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En Birmanie, le dernier bilan officiel du cyclone Nargis fait état de près de 4 000 morts

En Birmanie, le dernier bilan officiel du cyclone Nargis fait état de près de 4 000 morts

Le bilan des victimes du cyclone Nargis qui a ravagé ce week-end plusieurs régions de Birmanie s’établissait lundi à 3 969 morts, a annoncé, lundi 5 mai, la télévision d’Etat, ajoutant que des milliers d’autres personnes pourraient avoir péri dans la catastrophe.

(source AFP)

Puissent les médias français accorder la place qu’il se doit à cette catastrophe, en mettant à la poubelle les resucées sarkoblinguiennes.

 

La dépêche Reuters publiée en français à 14h56:

Nargis fait des milliers de morts et de sans-abri au MyanmarPar Aung Hla Tun

YANGON (Reuters) – Un cyclone dévastateur a tué près de 4.000 personnes et des milliers d’autres sont portées disparues au Myanmar, rapporte la télévision nationale, et selon un responsable des Nations unies des centaines de milliers de Birmans sont privés d’abri et d’accès à l’eau potable.

La télévision birmane a avancé un bilan confirmé de 3.934 morts, 41 blessés et 2.879 disparus dans les districts de Yangon et d’Irrawaddy. Il ne couvre que deux des cinq zones sinistrées.

Le cyclone de catégorie 3, qui a rasé samedi deux localités du Myanmar, était accompagné de pointes de vent soufflant à 190 km/h lorsqu’il a dévasté Yangon.

« Nous savons qu’il y a plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont besoin d’un abri et d’eau potable, mais nous ne savons pas exactement combien », a dit à Reuters Richard Horsey, qui coordonne à Bangkok les réponses de l’Onu aux situations d’urgence.

Le bureau de l’Onu à Yangon a fait savoir qu’il y avait un urgent besoin de bâches en plastique, de comprimés de purification de l’eau, d’ustensiles de cuisine, de moustiquaires, de trousses de toilette et de vivres.

La situation à l’extérieur de Yangon est « critique et l’on y a avant tout besoin dans l’immédiat d’abris et d’eau potable », a-t-il précisé.

La junte, qui dirige le pays depuis 46 ans et est boycottée par l’Occident, n’a pas lancé d’appel à l’aide officiel.

AIDE THAÏLANDAISE

La Thaïlande a réagi à la catastrophe en envoyant un avion de transport C-130 chargé de vivres et de médicaments dès la réouverture de l’aéroport de Yangon, lundi, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Noppadon Pattama.

Dans l’ancienne capitale, où la télévision n’émet toujours pas, de nombreuses toitures se sont envolées, y compris sur des bâtiments paraissant solides, laissant présager l’étendue des dégâts dans les bidonvilles de la périphérie de cette mégapole de cinq millions d’habitants.

Les magasins vendant des bougies et des piles ont été pris d’assaut, et on ignore quand le courant électrique sera rétabli.

De longues files se sont formées devant les rares pompes à essence ouvertes. Le prix de l’essence a doublé au marché noir tandis que celui des oeufs a triplé depuis samedi.

Dans un faubourg ouest, une centaine de moines s’employaient à dégager les rues jonchées d’arbres déracinés et autres débris.

La télévision nationale a montré des militaires et des policiers participer aux opérations de secours et de nettoyage à Yangon, mais des habitants accusent la junte d’avoir tardé à réagir.

« OÙ SONT LES SOLDATS ? »

« Où sont les soldats et la police? Ils ont été très rapides et agressifs lorsqu’il y a eu des manifestations l’an dernier », note un fonctionnaire retraité en faisant allusion à la répression, l’an dernier, de manifestations de moines bouddhistes.

Michael Annear, responsable régional de la Croix-Rouge internationale, a déclaré que des secours d’urgence prélevés sur des stocks entreposés au Myanmar avaient été distribués mais qu’il en fallait davantage.

« Nous nous préparons à envoyer davantage de choses dans le pays. Nous n’avons pas subi de restrictions », a-t-il dit.

Depuis 2006, la loi qui encadre le travail des agences humanitaires en ex-Birmanie leur impose d’obtenir des autorisations de déplacement et une escorte. Les règles de transport ont également été durcies.

On ignore à ce stade si le Myanmar, premier exportateur mondial de riz lorsqu’il a accédé à l’indépendance, en 1948, devra importer du riz en urgence. Si cela devait être le cas, ces importations alimenteraient probablement la flambée des cours du riz. Le Programme alimentaire mondial de l’Onu (Pam) dispose de quelque 500.000 tonnes de riz à Yangon.

Dans les localités de Laputta et Kyaik Lat, au centre de la principale région productrice de riz du pays, la violence du cyclone a détruit trois bâtiments sur quatre.

Sur l’île de Haingyi, à 200 km au sud-ouest de Yangon, on compte quelque 90.000 sans-abri.

Retranchés dans leur nouvelle capitale de Naypyidaw, à 400 km environ au nord de l’ex-Rangoon, les généraux de la junte au pouvoir depuis 1962 ont échappé au cyclone.

Lundi, ils ont annoncé que la catastrophe ne différerait pas la tenue du référendum constitutionnel fixé au 10 mai. « Le référendum a lieu dans quelques jours et le peuple attend de voter avec impatience », déclare le gouvernement dans un communiqué.

« Ils ne devraient pas maintenir leur projet dans ces circonstances », a déclaré à Reuters Nyan Win, un porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie, d’opposition. « C’est totalement inapproprié. »

Avec le bureau de Bangkok, version française Henri-Pierre André et Nicole Dupont

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  • Voilà c’est fait, la Birmanie est presque effacée de l’actualité, pourtant le peuple Birman continue de souffrir et les militaires continuent de commettre des « Crimes contre l’humanité »

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