C’est un revirement stratégique majeur que nous observons chez le géant de la tech. Après avoir tourné le dos à l’actualité sur ses plateformes sociales, Meta sort à nouveau le portefeuille. L’objectif ? Nourrir son IA avec du contenu de qualité, dont celui du Monde.
Fini le temps où Meta coupait les vivres aux éditeurs et fermait son onglet « News ». Selon une information exclusive d’Axios, la firme de Mark Zuckerberg a conclu plusieurs accords commerciaux pluriannuels avec des poids lourds de la presse, incluant USA Today, CNN, Fox News, et fait notable pour nous, Le Monde, nous apprend Axios.
Pourquoi ce retour en grâce ?
Ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas de philanthropie. Alors que d’autres acteurs de la tech comme Adobe inquiètent avec des outils potentiellement générateurs de fake news, Meta a un besoin critique de crédibilité, et surtout de données pour alimenter son produit maison, Meta AI.
Concrètement, l’IA pourra accéder aux contenus de ces partenaires pour fournir des réponses en temps réel aux utilisateurs, avec – promis juré – des liens vers les articles originaux.
Ce qu’il faut retenir :
- Le deal : Des contrats sur plusieurs années pour l’utilisation de contenus vérifiés (actu, divertissement, lifestyle).
- Le paradoxe : Meta s’associe aussi à des médias très conservateurs (The Daily Caller, Fox News), cherchant sans doute à éviter les accusations de biais qui lui collent à la peau depuis 2016.
- L’enjeu : Transformer nos usages. Facebook et Instagram ne sont plus des hubs d’information, mais deviennent des portes d’entrée vers une IA qui « digère » l’info pour nous.
- En France : Comme d’habitude, Le Monde a fait cavalier seul, et vont arriver les complaintes des autres grands médias, qui vont accuser le journal de ne pas les avoir consulté avant.
Reste à voir si ce modèle sera plus pérenne que les précédents « partenariats » qui ont souvent laissé les rédactions sur le carreau. Dans un écosystème où les plateformes sociales se reconfigurent, la vigilance reste de mise.