L'Observatoire des médias

Francis Pisani: « Jusqu’où peut on aller avec les médias sociaux? » & Comment suivre l’actu internationale

C’est la question que se pose Francis Pisani, et la question qu’il a posé à Clay Shirky (qui a répondu également aux questions de l’Observatoire des Médias) le lundi 31 janvier dernier, lors de la rencontre avec cette universitaire américain, organisé par Microsoft et sa revue Regards sur le Numérique.

Jusqu’où peut-on aller avec les réseaux sociaux?

[tubepress video= »qNzomFRWmPM » embeddedWidth= »570″ mode= »mobile » title= »false »]

Sur son blog, Transnets.net, Francis Pisani parle aussi de cette question, à laquelle Clay Shirky répond, mais pas totalement :

En fait Shirky ne précise pas ce qu’il entend par “action” ou, plutôt, ne fait pas de distinction entre les différentes formes d’action. Or les évènements qui se déroulent en Égypte en ce moment nous invitent à nous demander jusqu’où les gens peuvent aller sans organisation quand le pouvoir est en question.

Je le lui ai demandé et il a répondu en citant Pierre Rosanvallon (La contre-démocratie ) pour qui il est plus facile de se réunir “contre” que de se réunir “pour”, de se rassembler contre Moubarak que pour former un nouveau gouvernement.

Shirky ne répond– avec justesse – qu’à la moitié de la question posée. Les “groupes synchronisés”, pour employer un de ses termes, peuvent tirer partie des “plateformes pour l’action civique”, et c’est un énorme pas en avant vers de nouvelles formes de participation. Ils peuvent peut-être renverser un pouvoir. Nous ne savons pas encore jusqu’où ils peuvent aller dans l’action politique.

Iran, Tunisie, Egypte, quels outils pourquoi?

[tubepress video= »49NQLv8mKn8″ embeddedWidth= »570″ mode= »mobile » title= »false »]

L’actu internationale? Si pauvre d’habitude, et lorsqu’elle devient plus présente, elle n’a pas de succès.

Gilles Klein, très au fait de l’actu internationale et précis dans les revues de presse qu’il fait pour Arrêt sur Images cite un article du Monde  :

Le 20 heures de TF1 tourne aujourd’hui autour de 27 % – il atteignait 33,2 % (soit 8,9 millions de téléspectateurs) le 8 décembre 2010, au plus fort des intempéries neigeuses de la fin de l’année. Même observation en ce qui concerne le JT de France 2, qui, a priori, s’adresse pourtant à un public plus féru d’actualité internationale : son audience a chuté à 19 %, après avoir frôlé les 21,9 % le 20 décembre 2010, soit au moment des premiers départs en vacances.

Frank Nouchi dans Le Monde confirme le peu de crédit de l’info internationale auprès du public français :

Non, ce n’est pas vraiment une surprise. « Le fait que les sujets de proximité soient, à la télévision, davantage fédérateurs que les grands événements internationaux n’est pas nouveau, rappelle le quotidien. «La Corrèze plutôt que le Zambèze», avait théorisé il y a bien longtemps le journaliste Raymond Cartier. »

Aussi, à un certain moment, s’il on veut véritablement s’informer su ces sujets, il faut se pendre en main.

Se fabriquer son fil d’actu internationale

[tubepress video= »ADW7nk8VeJ8″ embeddedWidth= »570″ mode= »mobile » title= »false »]

Maintenant, vous savez :-)

Frank Nouchi, dans sa chronique, dit un peu la même chose :

Dans la mesure où de tels événements peuvent aujourd’hui être suivis en direct et en continu sur de nombreux médias, il serait intéressant de savoir combien de personnes ont choisi de s’informer sur ce qui se passe en Tunisie ou en Egypte en regardant les chaînes d’info françaises ou étrangères ou les sites des grands journaux. Sans parler de la radio, de Facebook ou de Twitter. Faites l’expérience avec un iPad : de l’applications du New York Times à celle du Financial Times en passant par la BBC, France 24, BFMTV et iTV, vous verrez, non pas tout, mais beaucoup de ce qui se passe là-bas.

On notera qu’il ne parle pas des applications maison. Pan sur le bec !