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La ligne directe Elkabbach

La ligne directe Elkabbach

  Sur les blogs, il y a les commentaires. On y écrit quelque chose, parfois diffamantes, et la personne ou la société incriminée y répond, via les commentaires. Les journaux s'y sont mis. Sur la majeure partie des journaux en ligne il y a désormais la possibilité de commenter les articles. Avec une modération à priori ou à postériori, cela dépend. Aussi, il y a le retour du téléphone rouge d'Europe 1, devenu "numérique", mais il est fait pour "envoyer" des infos à la radio. De son côté, Libération a aussi son téléphone rouge, mais c'est pour réagir aux articles : "VOUS POUVEZ REAGIR A CET ARTICLE PAR TELEPHONE…ET VOUS ECOUTER, CHAQUE MARDI, SUR LIBELABO.FR".

Mais, que fait-on, lorsqu'on s'appelle JPE, alias Jean-Pierre Elkabbach, et qu'on parle de lui, ou de sa radio, en direct, dans une émission télévisée, et que l'intervention ne lui sied pas?

Et bien on appelle la chaîne de télé, et on passe en direct, et on réagit. Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens, qui font cela, en direct, à la télévision?

Comment cela se passe-t-il dans l'oreillette, pour le présentateur?

Cela s'est passé deux fois en quelques mois, la première fois sur Canal+, lors de l'émission "Le Grand Journal", le 8 novembre 2007, et la deuxième fois lors de l'émission "Revu & Corrigé" de France 5 de samedi dernier, 2 février.

Premier cas, c'est l'histoire des discussions autour d'une vidéo mise en ligne par l'équipe d'Europe1.fr, celle de François Fillon dans les couloirs de la radio. Jean-Michel Apathie, chroniqueur sur RTL et blogueur, présente la vidéo ainsi :

On a beaucoup parlé, hier, sur la toile et ailleurs, un sujet au JT de France 2 par exemple, des propos que François Fillon, premier ministre, a tenu dans les couloirs d'Europe 1, où il était invité mercredi matin. Dans ces images vidéos, diffusées sur le site de la radio, il se plaint de ne pas être tout à fait libre de ses mouvements parce que Nicolas Sarkozy ne lui laisse pas le loisir d'aller sur le terrain aussi souvent que lui, François Fillon, le voudrait. Images informatives et rigolotes, utiles, qui s'arrêtent au moment où le premier ministre entre dans un bureau. Quelle frustration! De quel bureau s'agissait-il? Si elle s'est poursuivie, pourquoi donc ne nous la montre-t-on pas? Si elle a été tournée par le cameraman de la station, qui donc a décidé de ne pas les diffuser? Derrière le scoop, des cachotteries?


Voici la vidéo en question:

Apathie poursuit sur son blog :

Ces questions là, je les ai posées hier soir sur le plateau du Grand Journal. Téléspectateur de ce passage, Jean-Pierre Elkabbach a souhaité y répondre en fin d'émission, par téléphone, dans un dialogue avec Michel Denisot. Le directeur d'Europe 1 a donc indiqué, c'est une information, que le bureau dans lequel entre François Fillon à l'issue de son interview, c'est le sien, à lui, Jean-Pierre Elkabbach. Précision utile, intéressante, capitale et primordiale. Et donc, ces questions qui demeurent: le monsieur à la caméra est-il entré lui aussi dans le bureau? Si non, qui le lui a interdit et pourquoi? Si oui, pourquoi ne pas avoir mises en ligne les images tournées?
Ces questions ne sont pas posées dans un esprit inquisitorial. Elles se situent juste dans le sillage de la présentation un peu fallacieuse des images sur le site Europe1.fr. On nous dit qu'on nous montre tout, l'interview et ses coulisses, la transparence, la démocratie. Bravo. Mais on constate, en regardant les images, que la transparence est partielle et la démocratie sélective. En soi, ce n'est pas grave, mais ça ne fait pas de mal de le préciser.


Bon, cela ressemble plutôt à une querelle entre radios, entre Europe1 et RTL, car il apparait en fait que la direction d'Europe 1 ne voulait pas que cette vidéo soit mise en ligne, mais que l'équipe du site a jouit de sa liberté d'action et a voulu revendiquer sa liberté de ton en la mettant en ligne.

Mais ici, ce n'est pas le fond de l'histoire, dont je veux parler ici, mais de la forme : le fait que Jean-Pierre Elkabbach ait un accès direct à l'antenne. Je me souviens de la tête un peu héberluée de Michel Denisot à l'antenne.

Bis Repetita.

C'est l'émission de Paul Amar, pas mal décriée à ses débuts, "Revu & Corrigé", sur France 5. On y parlait au début du mariage présidentiel. Jacques Séguéla est sur le plateau. Séguéla cite Elkabbach:

"La petite histoire dit que Elkabbach le savait, mais qu'il a temporisé jusqu'à la fin pour ne pas l'annoncer. Ça je ne sas pas si c'est vrai ou pas."

Plus direct, Thomas Legrand, chef du service politique de RTL

dit : "si c'est le cas, je ne fais pas le même métier que Jean-Pierre Elkabbach"

Mais plus tard dans l’émission, Amar intervient : "il y a un monsieur qui a écouté l'émission, et qui a demandé à la direction de France 5 de réagir, c'est Jean-Pierre Elkabbach"…

et un superbe droit de réponse en direct lui est offert :

Pourtant, Paul Amar, au début de l'émission, était bien clair :

 "S'il vous intéresse [le menu de l'émisison] 41555, vous composez ce numéro puis vous tapez RC, puis vous nous adressez votre question, ou votre opinion, et nous la diffuserons." Mais Jean-Pierre Elkabbach n'est pas un téléspectateur comme les autres, il est passé par la direction de la chaîne…

Assez formidable, non? remarquable, aussi, la tête souriante jubilatoire mais qui dit non de Paul Amar.

alors voilà, à quand la prochaine émission en direct dans laquelle interviendra Jean-Pierre Elkabbach ?

Est-ce que Loïc Le Meur ne pourrait pas inventer un plugin special de Seesmic qui pourrait permettre à JPE d'intervenir en direct sur les chaînes de télévision, avec une webcam, en direct?

View Comments (4)
  • l’auteur de cet article a un peu forcé le trait. jean-pierre elkabbach n’a pas le pouvoir d’intervenir à sa guise dans des émissions ; il n’a pu le faire qu’avec l’accord de la rédaction. et je ne vois pas en quoi cette pratique serait gênante : s’il estime qu’il y a eu diffamation à son sujet, n’a-t-il pas un droit de réponse ?

  • C’est le privilège des puissants. D’autres se font salir en public tous les jours s’en avoir droit de réponse. Ainsi va la vie, toujours les mêmes injustices.

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