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L’industrie musicale passe la seconde

L’industrie musicale passe la seconde

La poussière commence à retomber autour du dernier album de Radiohead. Apparemment, le groupe a engrangé $10m la première semaine. Un tiers des internautes auraient téléchargé les morceaux sans rien payer, les autres déboursant $8 en moyenne.

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Retour du soleil sur l’industrie musicale. Photo ~Cin~

Comme le dit Umair, l'histoire n'a rien d'une opération de com'. Le succès de l'open-pricing dans l'industrie musicale mainstream montre l'obsolescence absolue du circuit de distribution traditionnel.

Les coûts unitaires d'un produit virtuel sont nuls. La vente à l'unité ne se justifie plus. Autant essayer de monétiser aux mieux les unités vendables et offrir les autres pour améliorer l'exposition de sa marque.

Partant de ce constat, des sites comme Amie Street ou Strayform inventent de nouveaux modèles de pricing. Le prix des morceaux est fonction du nombre de téléchargement chez le premier, alors que chez Strayform (comme SellABand), la musique reste gratuite et l'argent ne provient que des dons.

Cette nouvelle distribution favorise les artistes les plus connus, puisqu'ils peuvent désormais traire directement leurs fans tout en élargissant plus facilement leur base de soutiens. Parallèlement, le système incite les artistes émergents à accroître leur popularité. Ca augmentera leurs revenus par morceau (Amie St) et la probabilité de recevoir des dons (SellABand).

La distribution a été balayée, mais le ressort de l'industrie reste le même : plaire au public. Rien de nouveau sous le soleil virtuel.

Au début du siècle, on pensait que les avions, les armes automatiques et la radio allaient rendre la guerre impossible. Cent ans plus tard, la guerre est toujours là, mais elle est certainement devenue plus efficace.

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Même chose pour internet. La technologie permet de se débarrasser des intermédiaires obsolètes mais l'éruption de la fin (version pronétariat) n'est pas pour demain.

Sur le marché de l'information, l'équilibre entre sensationnalisme et précision ne va pas changer avec l'arrivée du journalisme en réseau. Maximiser l'objectivité des contenus (que les audiences ne recherchent pas, soit dit en passant) ne deviendra pas la principale préoccupation des contributeurs. La nouvelle démocratie rêvée par Joël de Rosnay ne viendra pas. Seuls les intermédiaires partiront.

Comme les maisons de disques, les journalistes faisaient le lien entre la source et le public. Seule solution pour échapper au tragique destin du CD : réinventer ses missions et offrir une nouvelle valeur ajoutée.

View Comments (2)
  • « Cette nouvelle distribution favorise les artistes les plus connus, puisqu’ils peuvent désormais TRAIRE directement leurs fans »
    Franchement ça, c’est vache !

    Plus sérieusement, votre conclusion est vraiment à l’emporte-pièce. Ce qui va disparaitre peut-être, ce sont les journaux sur papier et payants, comparables aux CD. Et encore…

    Mais tout comme les musiciens vont continuer à faire le lien entre la gamme et le public, les journalistes devraient continuer, en faisant le lien entre la source et le public, à produire du sens. Non ?

  • Catherine,

    Je pense que les lecteurs accèdent aujourd’hui directement à la source, en tombant sur le communiqué de presse en googlant des termes ou en visionnant une vidéo filmée par un mobile. Le public fait lui-même le lien avec la source.

    Les journalistes devront effectivement produire du sens en aidant le lecteur dans sa relation avec la source. Mais les journalistes payés à réécrire (ou relire) des dépêches ne produisent rien de plus que la source, ils font juste doublon.

    C’est cette dimension du journalisme, le lien, qui est obsolète. Comme le musicien apporte une vraie valeur ajoutée aux gammes (inspiration, virtuosité…) le journaliste apportera une valeur ajoutée à l’info, avec plus d’analyse et de remise en contexte.

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