L'Observatoire des médias

Love Money et Business Plans

Si vous lisez ce blog, vous avez probablement reçu un mail de Daniel Schneidermann tout à l'heure, qui vous demandait de bien vouloir vous abonner au nouvel Arrêt sur Images – qui ne commencera qu'en 2008 !

Morgan Webb: Comment résister à son sourire?

En gros, c'est : payez maintenant, vous verrez le résultat plus tard. Fallait oser.

Soit, on connaissait ASI à la télé, mais à la question « @rrêt sur images ressemblera-t-elle à Arrêt sur images ? », Scheidermann répond « oui et non. » Comme description produit, on a vu mieux.

ASI possède indéniablement une puissance respectable. Peu de marques peuvent mobiliser 200.000 consommateurs dans une pétition. Jusqu'où iront-ils pour soutenir l'émission ?

Cadbury soit se poser la même question au même moment, puisque le confiseur a décidé de relancer sa marque Wispa après une cyberpétition recueillant 14.000 signatures.

Rejoindre un groupe sur Facebook, mettre son nom sur un formulaire électronique, c'est pas dur. Sortir sa Visa pour offrir 30€ à une émission qui n'existe pas encore, c'est une autre histoire. Dans un sondage sur Rue89, j'avais demandé aux internautes le mode de financement qu'ils préféraient. Ils ont votés à une écrasante majorité pour un site avec abonnement et sans pub. J'attends toujours les chèques.

Les décisions de Cadbury et d'ASI vont permettre de mesurer le degré de sérieux des campagnes de soutien sur le web. L'application Cause de Facebook en donne déjà une idée. La cause la plus populaire, Support Breast Cancer Research, reçoit en moyenne 2 cents US par supporteur, tandis que Stop Global Warming, deuxième, peine à atteindre les 1,5 cents.

En moulinant ces données et en admettant une bonne dose de n'importe quoi, on s'aperçoit que les 200.000 fans d'ASI risquent de ne mettre que 30.000 euros dans le chapeau, en admettant qu'ils soient dix fois plus motivés que ceux qui rejoignent ces deux causes.

Manque de bol, l'émission coûte 1,8 millions.

La love money, que l'on donne de bon cœur et sans contrepartie, devrait représenter une prime. C'est ce que fait Morgan Webb, qui, à côté de ses pubs sur WebbAlert, possède une tip jar. Fonder un business plan sur des pourboires reste un suicide, à moins d'avoir des soutiens institutionnels. Mais alors, ça s'appelle des sponsors.

Update, le 14/9 à 20h10: David Abiker affirme qu'ASI a reçu 5000 abonnements en 24h. Soit 102.000 euros, en admettant que les sommes payées sont également réparties entre les cinq formules proposées. Plus que 83.000 abonnés à trouver!