L'Observatoire des médias

Europe 1 : une accumulation de mauvaises nouvelles

Vendredi à la lecture du Monde, je découvrais les mauvais chiffres d'audience d'Europe 1 et le conflit social interne avec une menace de grève.Loin de moi l'idée de poursuivre Europe 1 de ma vindicte mais le constat un peu triste est que les radios d'information n'ont pas su, dans leur ensemble s'adapter, ni à Internet, ni aux nouvelles attentes des auditeurs. Il en va bien sûr tout autrement de Skyrock qui la première a compris l'importance et l'intérêt d'internet pour créer une plate-forme d'hébergement qui est la première en France avec plus de deux millions d'utilisateurs.

Une question me vient à l'esprit : est-ce que les études de typologie des audiences radio telles que proposées dans le dernier exemplaire de la revue Audience publiée par Médiamétrie sont encore efficaces puisque déconnetées du sujet, à savoir Internet.

D'ailleurs, lorsque l'on additionne les mauvais résultats d'Europe 1, la baisse de France Info et la platitude des émissions de milieu de journée sur RTL comme entendues vendredi, il est plus facile de comprendre pourquoi ces trois radios représentatives d'un suivi à chaud de l'information sont absentes des quinze premiers sites d'information en ligne en France.

Les radios sont confrontées au même problème du bi-média que la presse comme l'a souligné récemment l'ancien Président de France Télévision dans le rapport qu'il a remis au Ministre de la Culture sur la "presse face su défi du numérique".
Téléchargement rapport_tessier_pressenumrique_fev2007.pdf .

La question posée fin décembre sur ce même blog de l'évolution des mentalités ou d'un changement de structures pour la presse écrite est donc toujours d'actualité et s'étend à la radio.

Il est ainsi plus facile de comprendre les raisons de l'arrivée du directeur d'Orange aux côtés d'Arnaud Lagardère.

Orange.fr était le premier site d'information en France en novembre selon le baromètre Médiamétrie/Netratings alors que le groupe Lagardère compte parmi les premiers éditeurs de presse écrite et audio-visuelle il ne figure toujours pas parmi les trente premiers entités consultées en ligne.

Le principal enseignement de la difficulté d'Europe 1 est l'évidence pour toutes les entreprises d'information qu'internet étant devenu le média dominant il n'es plus possible de s'en affranchir plus longtemps.

Gérald de Roquemaurel, l'ancien patron du pôle presse de Lagardère, l'a appris à ses dépens, Jean-Pierre Elkabbach pourrait être le suivant s'il ne fait pas entrer Europe 1 dans la cour des grands de l'information en ligne. Quelle tristesse ! En 1973 le téléphone rouge avait donnée vingt ans d'avance à sa radio !

Thierry Maillet
http://www.thierrymaillet.eu/