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Pourquoi il faudra être unis et vigilants dimanche #JeSuisCharlie

Pourquoi il faudra être unis et vigilants dimanche #JeSuisCharlie

tous-unisComme des milliers de parisiens, je me suis rendu place de la République mercredi soir. Scotché par l’actu et vissé aux chaînes d’infos et à Twitter, je n’ai même pas pensé à appeler des amis avant de m’y rendre, et j’y suis allé seul. Mais une fois arrivé sur la place, bien entendu, je n’étais pas seul. Nous étions vraiment, vraiment très nombreux. C’était rassurant, dans cette tristesse et ce désarroi immense, de voir cette solidarité et cette spontanéité se manifester dans la rue, sur cette place.
J’y étais de 18 h 30 à 20 heures environ, pour donner ensuite par téléphone 8 interviews aux antennes locales de Radio Canada sur la situation à Paris et sur cette Place de la République.

Il y avait une unité, un recueillement, une humeur solennelle partagée.
Les slogans que j’ai entendus :
« Je suis Charlie »
« Nous sommes Charlie »
« Liberté d’expression »
« Même pas peur »

Par moments, une Marseillaise était chantée, mais de manière calme, douce.

De l’endroit où j’étais près de la fontaine statue, je n’ai entendu qu’à deux moments précis, la foule huer des gens :

– Quand individu est monté sur la statue et a déchiré un exemplaire du Coran ;
– Quand un autre individu est monté sur la statue et a agité un gigantesque drapeau français.

Détaillons :

De l’angle où j’étais, nous vîmes (j’ai retrouvé sur la place un de mes étudiants du Celsa) un personnage déchirer quelque chose, mais impossible de voir ce que c’était. Voici la réponse :

Info relatée également par Franck Johannès du Monde

C’est alors que deux jeunes, grimpés sur la statue, commencent à déchirer un Coran et provoquent un scandale. « Il a rien compris, le mec », souffle une jeune fille. La foule scande, « Casse-toi ! Casse-toi ! », puis « Dehors, les fachos ». Un autre passe avec une large pancarte, « à la terreur, répondons par plus de démocratie ». Tout le monde applaudit.

L’autre moment, c’est ce moment où un jeune homme, grand, bien habillé, trop bien habillé (oui, j’ai conscience de ce que j’écris) est monté sur la statue et a agité un gigantesque drapeau français. Instantanément, la foule dense au pied de la statue a ressenti la même chose : cet homme n’avait rien à faire là, à ce moment-là. Non pas qu’il ne devait pas être présent à ce rassemblement, ouvert à tous comme celui de dimanche prochain. C’est son geste qui n’était pas en communion avec le reste de la foule. Ce drapeau français, ce soir-là, agité de cette façon, n’avait rien à faire là. C’était le moment du recueillement, c’était le moment de #JeSuisCharlie, c’était un moment d’unité, et de non-récupération, ni politicienne, ni « identitaire ». Très rapidement, cet homme est descendu sentant que son geste n’était pas du tout le bienvenu.

Dimanche, le président de la République a appelé à l’unité.

Et beaucoup craignent (à juste titre, parfois, une récupération politicienne).

J’ai aimé ce qu’a partagé @HenryMichel  l’autre jour :

Nous qui avons la chance de croiser sur Twitter les rédactions d’info en continu, si on faisait un deal ?

Celui de s’engager à ne pas filmer les représentants politiques dans notre marche républicaine, prévenir en amont.

Vous verrez que subitement certains partis ne se bousculeront plus au portail et tout le monde pourra défiler tranquille.

J’ai vu cela passer aussi, et je suis d’accord, même si je crains que cela n’arrive pas :

 

Alors unis, dimanche, sans provocations? Soyons unis et vigilants.