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Pour mater les médias, je prends mon « Carla One », et je vais voir Hugo Chavez

Pour mater les médias, je prends mon « Carla One », et je vais voir Hugo Chavez

Hugo Chavez serait donc devenu fou. Son gouvernement a frappé très très fort, en retirant leur concession à 34 radios et télévisions, pour des raisons officiellement administratives. Dans le même temps, 200 autres stations se sont fait sermonner, menacer.

Une occasion de relancer les polémiques dans son pays, le Venezuela, sur les atteintes récentes à la liberté d’expression.

Mais qu’en est-il en France ?

Je veux dire, quels sont les journaux, qui, en France, seraient fermés par Chavez s’il était au pouvoir?

Alors d’accord, nous n’en sommes pas là… Nous avons un président de la République au-dessus de tout soupçon quant à des supposées accointances avec la sphère médiatique. Non, notre Président n’est pas l’ami de grands patrons des médias. Ce n’est pas vrai. Je l’ai lu sur le site de Jean-Marc Morandini, et si ça, ce n’est pas une preuve…

Non, sérieusement, les journaux sont libres, en France. Il n’y a pas une « concession » pour sortir Libération, Le Monde, Le Figaro, ou tout autre fanzine.

Sauf que ces journaux ne pourraient vivre que très difficilement sans les grasses aides de l’État.

Alors, si tout d’un coup, les médias français se rebellaient, prenant réellement la parole, que se passerait-il ? Je veux dire, si les médias de France ne tenaient jamais plus leur langue, quel sort serait jeté sur leur finances ?

Libérés, seraient-ils de nouveau contraints d’imprimer plus, et seraient-il sauvés du marasme ambiant par le retour en grâce de leur impertinence, leur justesse, leur analyse, leur éclairage et leur intelligence ?

Ou alors, le président de la République se servira-t-il de son Carla One pour aller demander conseil à Hugo Chavez ?

Non, il n’en sera rien.

Mais la fiction,
elle,
peut être imaginée.

Voici donc la conversation fictive
que pourraient avoir un Président
français fou, et un Président
venezuélien généreux
en conseils :

NS : Hello, amigo, tengo problema. Les médias, ils me chient dessus, no es possible.

HC : Caramba, fais comme moi, ferme-les. Hasta luego la prensa idiota !

NS : oui, mais je ne sais pas si j’ai le droit de faire cela ! On va m’accuser d’être un petit roi !

HC : Non, regarde, chez moi, on a entendu des choses du style « Non à la censure », « Peuple, ouvre les yeux, c’est une dictature ». Mais grâce à la crise, les gens vont se fatiguer. Toi aussi, tu as la crise dans ton beau pays, amigo.

NS : Mais si on m’accuse d’atteinte à la liberté d’expression ?

HC : Tu t’en fous ! Tu fais une loi ! Et tu es tranquille, après !

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NS : Comme Berlusconi en Italie ?

HC : Oui, c’est ça. Moi, j’ai introduit les « Crimes médiatiques ». C’est la crise. Si les médias font peur, disent des bêtises, tu les ferme. Tout simplement.

NS : Moi j’ai eu des problèmes de santé, et on a commencé à dire des conneries…

HC : Attention, amigo. Nous, on va l’utiliser pour vraiment les faire fermer. Alors il faut être sérieux, amigo. Cette nouvelle loi va fermer la gueule des propriétaires de stations de radio, de chaînes de télévision et de journaux que j’accuserai d’avoir tenté de « semer la panique » ou encore « troublé l’ordre social ».

NS : Whaouh !

HC : On a aussi prévu de fermer les médias qui « manipulent les informations en vue de propager une perception erronée des faits ».

NS : Oui, je suis d’accord avec ta premier procureur, Mme Ortega. Elle m’a dit qu’elle allait « limiter »la liberté d’expression au Venezuela.

HC : Oui, mais j’aimerai que tu m’aide à faire taire Vivanco, le responsable « Amériques » de Human right watch. TU es allé aussi à New York, amigo, alors essaies de voir si tu peux aussi t’occuper de Carlos Lauria, du Comité de protection des journalistes là-bas. Ce coño dit partout que ma loi est une « réminiscence des jours les plus sombres des dictatures sud-américaines avec son cortège de dispositions archaïques visant les soi-disant crimes médiatiques ».

Je vais appeler aussi Berlusconi, je vais voir ce qu’on peut faire à deux, et puis, au niveau de l’Europe, aussi. Le problème c’est Merkel. Mais c’est une femme.

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