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Quand Libération oublie de sourcer un sondage

Quand Libération oublie de sourcer un sondage

A la page 13 du quotidien Libération daté de ce mardi 16 juin, le lecteur apprend que « Les cotes du Président et du Premier ministre rebondissent ». Le problème : aucune source ne vient étayer les chiffres des cotes de popularité de Nicolas Sarkozy et de François Fillon.

La méthode utilisée n’est pas non plus indiquée.

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Or, comme le rappelle la commission des sondages« la publication des sondages doit obligatoirement s’accompagner de certaines indications : noms de l’organisme de sondage et de l’acheteur, nombre de personnes interrogées et date des interrogations ».

Page 6, autre sondage et nouvel oubli. Moins grave celui-ci. L’enquête d’opinion porte sur les cotes de popularité des principales figures de l’opposition au sein d’une double page intitulée « Opposition cherche tête de pont ». Le quotidien précise bien que l’enquête a été réalisée « les 12 et 13 juin, par téléphone auprès de 1007 personnes » par l’institut Viavoice. Il indique également les questions qui ont été posées aux personnes interrogées, répondant ainsi aux exigences de la loi du 19 février 2002. Mais la méthode indiquée (certainement celle des quotas) n’est pas explicitée.

Réaction du côté de Libération: « Nous avons vérifié et effectivement nous aurions dû faire figurer ces indications. On en a parlé avec les personnes concernées et on fera tout à l’avenir pour éviter de reproduire ce type d’erreurs« .

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La source du sondage semble être ici.

Moralité, même si on utilise le même sondage sur plusieurs page pour le même « Evénement »… il convient de reciter la source.

View Comments (7)
  • A vous lire, on pourrait avoir l’impression que vous donnez de l’importance ou que vous créditez la fiabilité de ces sources.
    Sur le plan déontologique, vous avez raison, mais sur le plan légal, il se trouve que les textes de la commission des sondages ne s’appliquent qu’aux sondages électoraux directs ou indirects; la marge d’interprétation de cette dernière est assez large selon les points de vue.
    Au surplus, je crois bon d’attirer votre attention sur un sondage fantôme concernant la sécurité des écoles évoqué par Darcos et prétendument réalisé par OpinionWay. Malgré tous les commentaires de la presse, il n’y a point de trace d’existence de ce sondage. >> http://www.lepost.fr/article/2009/06/06/1566168_le-sondage-fantome-de-darcos.html

  • Je vous remercie de la pertinence de votre commentaire.

    Effectivement, je me plaçais en priorité du point de vue de la déontologie journalistique. Le problème reste que l’interprétation des chiffres est très liée à la formulation de la question ainsi qu’aux méthodes utilisées.

    La marge d’application des textes de la commission des sondages est, comme vous le soulignez, assez floue. J’essaierai dans les jours qui viennent de les joindre pour leur demander des précisions.

    Concernant le sondage fantôme présenté par Xavier Darcos, je n’en avais pas eu vent. Aucune trace sur le site d’OpinionWay en tout cas.
    Au delà de la polémique, c’est l’utilisation des sondages par les politiques qui pose problème. Il faudrait toujours garder en tête qu’un sondage reste un sondage : c’est-à-dire une « réponse » à un instant T d’un certain nombre de personnes interrogées dans certaines conditions à une question.

  • * Concernant la formulation de la question exacte, vous avez raison. Tel que je le disais dans mon post, la déontologie journalistique exige une objectivité exigeant dans le cas présent que la question exacte soit formulée en sus des commentaires.

    * Concernant la commission des sondage, je peux d’ores et déjà vous informer qu’elle n’est pas à la hauteur de ce que vous pourriez vous attendre… J’ai déjà eu affaire à eux, on aurait l’impression que c’est une commission complètement bidon pour cautionner les sondages réguliers publiés(http://www.observatoire-des-sondages.org/A-quoi-sert-la-commission-des.html)

    * Concernant le sondage fantôme de Darcos prétendument réalisé par OpinionWay, le journaliste du parisien (Charles de Saint Sauveur) n’est toujours pas en mesure de me trouver la copie (promise) du sondage auprès du ministère. OpinionWay m’a répondu que le client ne désire pas le rendre public, ce serait la raison pour laquelle il n’apparait pas dans leur base de données! Ce qui laisse assez perplexe quand on sait que c’est financé par nos fonds publics pour une institution publiques (ministère), sur l’opinion publique et commenté publiquement. Le ministère de l’éducation Nationale n’a toujours pas répondu à ma requête d’en disposer une copie.

    * Concernant la nature des sondages régulièrement publiés, vous faites bien de mentionner que ce sont des « réponses à des questions ». Mais là où ça devient pernicieux, c’est que cet ensemble de 1’000 REPONSES est présenté comme un échantillon d’OPINION de la population. Autrement dit, ces instituts fabriquent de l’opinion! Par exemple quand Darcos annonce, par extrapolation, que 81% de l’opinion publique est favorable aux portiques, C’est archi-faux!!! Car je doute que 81% des citoyens se sentent concernés aux points d’imaginer cette solution. Il a juste utiliser ses prétendues 81% de réponses pour les présenter comme l’opinion des français.

  • Je vous remercie de la pertinence de votre commentaire.

    Effectivement, je me plaçais en priorité du point de vue de la déontologie journalistique. Le problème reste que l'interprétation des chiffres est très liée à la formulation de la question ainsi qu'aux méthodes utilisées.

    La marge d'application des textes de la commission des sondages est, comme vous le soulignez, assez floue. J'essaierai dans les jours qui viennent de les joindre pour leur demander des précisions.

    Concernant le sondage fantôme présenté par Xavier Darcos, je n'en avais pas eu vent. Aucune trace sur le site d'OpinionWay en tout cas.
    Au delà de la polémique, c'est l'utilisation des sondages par les politiques qui pose problème. Il faudrait toujours garder en tête qu'un sondage reste un sondage : c'est-à-dire une « réponse » à un instant T d'un certain nombre de personnes interrogées dans certaines conditions à une question.

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