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Fenoglio : « je ne serai pas, le candidat et encore moins le directeur issu d’un coup de force des actionnaires »

Fenoglio : « je ne serai pas, le candidat et encore moins le directeur issu d’un coup de force des actionnaires »

Je ne suis pas, je ne serai pas, le candidat et encore moins le directeur issu d'un coup de force des actionnaires.

[Exclusif] Un nouvel épisode vient fragiliser un peu plus la stratégie des actionnaires du journal Le Monde. Selon nos informations, Jérôme Fenoglio, le candidat malheureux des actionnaires du journal (malheureux à 55% au lieu de 60), a envoyé un message hier au bureau de la SRM, la Société des Rédacteurs du Monde, message republié ensuite par Jérôme Fenoglio par email aux salariés :

message Jerôme Fenoglio

Cela fait à peu près un an que Le Monde avait reçu la démission de  Natalie Nougayrède. Mercredi 13 mai, « la rédaction du Monde n’a pas approuvé la candidature de Jérôme Fenoglio à ce poste, en ne lui accordant que 55 % de ses suffrages, lors d’un vote organisé par la Société des rédacteurs (SRM) », comme le rappelle le journal.

« Le vote des journalistes est un bras d’honneur aux actionnaires » nous confiait un salarié du journal.

Hier jeudi 14 mai, un nouvel nouvel épisode est venu accélérer et compliquer le processus, la démission de Gilles van Kote, qui jusqu’alors assurait l’intérim :

À partir de ce moment-là, on aurait pu imaginer les actionnaires du Monde, le fameux trio BNP (Bergé-Niel-Pigasse) repasser des coups de fils sur la place de Paris pour trouver un candidat externe, ou re-réfléchir à un candidat qui aurait davantage les faveurs de la rédaction, c’est à dire laisser sa chance à un candidat qui ne serait pas ressenti comme un candidat des actionnaires.

Que nenni.

Peu de temps après cette déclaration publique  de Gilles van Kote, les actionnaires du Monde, ou plutôt de la holding Le Monde libre – Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse – ont choisit une autre stratégie : insister, et représenter leur candidat.

Les actionnaires ont envoyé un communiqué « invitant la Société des rédacteurs du Monde à examiner les enjeux qui se posent aujourd’hui aux groupes de presse et à considérer à nouveau les qualités de Jérôme Fenoglio, de son équipe et de son projet éditorial  […] [Nous sommes] à la disposition de la SRM et du Pôle d’indépendance pour examiner les conséquences de ce vote. En attendant, les actionnaires déclarent le poste de directeur du journal vacant ».

Surprenant. Comment Jérôme Fenoglio aurait-il accepté, dans des conditions pareilles, un poste, certes avec un nouveau vote mais avec, tout de même, peut-être, un sentiment de légitimité pas tout à fait acquise?

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La réaction du directeur des rédactions Jérôme Fenoglio ne s’est donc pas fait attendre, et la phrase « Je ne suis pas, je ne serai pas, le candidat et encore moins le directeur issu d’un coup de force des actionnaires » est on ne peut plus claire.

Comme le rappelle le journal, « selon les statuts du Monde, pour être élu directeur du journal et nommé au directoire de la Société éditrice du Monde (SEM), le candidat proposé par les actionnaires doit atteindre une majorité de 60 % de votes positifs ».

Une règle que rappelle Jérôme Fenoglio dans son message : « Je ne conçois de discussions sur l’avenir […] que dans le cadre des procédures en vigueur, la principale étant la règle des 60 %. »

Car cette règle des 60% n’arrange pas les actionnaires du journal.

Un journaliste me confiait : « Il faudrait poser cette question à Pierre Bergé: Fenoglio a eu 55% et il faut 60% pour être élu. Cela va-t-il relancer son offensive sur la baisse du seuil à 50%? »

Suite au prochain épisode.

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