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être gratuit ne paye pas toujours

être gratuit ne paye pas toujours

Hier matin, Pelle Tömberg annonçait pour la deuxième fois consécutive des résultats en baisse pour le groupe Métro. Le bénéfice net mondial a chuté de 80% tombant à 676 00 euros. Le cours de l'action à aussitôt suivi perdant 5%, alors qu'il avait déjà baissé de 30% depuis janvier.

Selon le PDG, c'est surtout au niveau du marché suédois que se trouvent les difficultés. La trop forte concurrence des autres gratuits locaux a fait reculer le chiffre d'affaire trimestriel de 28,3 à 27 millions d'euros. Mais malheureusement pour Metro, les difficultés ne se font pas sentir qu'au niveau national. Le lancement de Metro aux USA inquiète, le journal ayant perdu deux millions d'euros lors du second trimestre.

En France, les gratuits ne vont pas bien non plus. Premier arrivé il y a 5 ans sur le marché de la presse gratuite d'information , il se retrouve aujourd'hui face à trois concurrents nationaux:

 

  • 20 minutes : le gratuit "haut de gamme" dont Ouest France possède une partie. La grande rédaction de ce titre lui permet d'être plus qualitatif que les autres et donc plus apprécié des lecteurs; mais cela a un coût non négligeable: le titre est en perte depuis qu'il existe et son lancement a coûté plus de 60 millions d'euros;
  • Direct soir : le gratuit "people" du soir. Peu d'informations écrites et beaucoup d'images. Il ne semble être préféré ni par les annonceurs ni par les lecteurs. Il appartient au groupe Bolloré et aucun de ses articles ne sont signés. Sans doute le gratuit qui coûte le moins cher à créer;
  • Matin Plus : Encore du groupe Bolloré, mais plus qualitatif car en partenariat avec le Monde. La reprise d'articles du Monde et Courrier International donne une vraie valeur au journal qui devient de suite beaucoup plus attrayant et agréable à lire, mais là encore, les articles qui émanent de l'équipe de Bolloré ne sont pas signés.

 

Les quatre journaux doivent se partager les investissements publicitaires que les annonceurs destinent aux gratuits. Et visiblement, il y en un ou deux de trop… Reste à savoir lequel. Métro étant le premier entrant, il devrait avoir l'avantage mais il peine autant que les autres.

Direct Soir et Matin Plus n'ont pas encore beaucoup de recettes publicitaires mais ils ont derrière eux Bolloré qui a les moyens d'être déficitaire pendant encore quelques temps et qui souhaite léguer à ses enfants un empire média, et table sur une rentabilité à sept ans. Reste donc 20 Minutes, qui bien qu'étant fortement apprécié par les lecteurs, commence à faire grincer les dents de ses actionnaires car il ne rapporte toujours pas d'argent. Métro est donc dans une situation difficile, il n'est pas le plus "coté" des journaux gratuits et pas non plus le moins cher.

View Comment (1)
  • T’es bien le seul à avoir fait un papier sur la publication des résultats de Metro. Tous les autres blogueurs « presse » sont sur les plages en ciré jaune ;)

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